En finir avec ces sermons, échapper au vertige des spéculations vaporeuses, tristes alibis sous nos latitudes d'un système d'improduction endémique qui fait l'économie des raisons et des logiques du lieu et privilégient, en guise d'explications exclusives et ultimes, quelques fétiches comme "la guerre hybride", "le postmodernisme", le "postcolonialisme" et autres épouvantails est, plus que jamais, un impératif éthique. Il s'agit, non pas d'ignorer le rôle des puissances et des idéologies étrangères dans le façonnage de notre ethos, mais de congédier cette subjugation hallucinée qui fait certaines élites universitaires parler de l'Afrique, de ce qu'il lui faudrait, de ce qu'elle pourrait devenir, depuis le ventre des autres quand il est question de "penser spatialement" Quelle est la part du Cycle de Conférences de The Muntu Institute face à une telle injonction et à cette étrange religion de l'acquiescement dans ce qui est parfois considéré, abusivement, dans nos pays, comme la vie des idées ? Elle est et consistera principalement en l'institution d'un véritable "champ de réflexivité" où, par l'exercice d'une discussion critique, enracinée dans les expériences concrètes du lieu, nous assumons cette tâche profondément humaine, toujours à recommencer, d'être raisonnable (...)